Saison 2 ⬝ Épisode #03
Sebastian Van Overtfeldt | The Office

Un co-working pas comme les autres

D’espionnage industriel à Managing Director, Sebastian partage son expérience et sa vision unique de The Office, un espace où se rencontrent entreprises à succès, indépendants et start-uppers.

Sebastian Van Overtfeldt
The Office

Entrepreneur visionnaire dans l’aménagement d’espaces professionnels, ce professionnel belge a bâti une carrière en transformant des lieux de travail en hubs collaboratifs, alliant créativité, durabilité et une expertise pointue en gestion immobilière.

Un parcours d’ingénieur devenu entrepreneur par passion

Sebastian Van Overtfeldt, managing director de The Office au Luxembourg, n’a pas toujours été destiné à diriger un empire du coworking. Formé en ingénierie et design, il commence par dessiner avec des feutres avant de passer aux ordinateurs, suivant l’évolution technologique des années 90. "On a appris à créer avec les outils de l’époque", se souvient-il. Après des études en économie, il se lance dans le design de PLV (publicité sur lieu de vente) et l’aménagement de magasins, bureaux et studios. Cette fibre créative le mène à la gestion commerciale, d’abord en Belgique dans des business centers, puis aux Pays-Bas – "plus la fête que la vente, mais on s’amusait bien !" – avant de poser ses valises au Luxembourg en 2008, attiré par un marché florissant.

The Office : une rencontre inattendue avec le coworking

Arrivé au Luxembourg avant la crise de 2008, Sebastien découvre un jour sur les réseaux sociaux une petite société nommée The Office. À l’époque, il travaille pour un concurrent, Regus, et le concept de coworking lui semble réservé à New York ou Berlin, pas à ce petit pays. Curieux, il se présente comme client potentiel. "Je voulais comprendre ce qu’était ce coworking", raconte-t-il. Il rencontre alors Gaëlle, la fondatrice, mais sa franchise belge le trahit : "Je n’ai pas pu cacher que je venais de la concurrence." Blacklisté un an – adieu les événements avec foccacia au saumon ! –, il finit par rejoindre l’équipe, séduit par l’ambition et l’humanité du projet, marquant le début d’une collaboration décisive.

De l’idée brute à une croissance organique

The Office naît des fonds personnels de Gaëlle et de son co-fondateur, sans levées massives ni investisseurs extérieurs. "90 % de nos débuts, c’est Gaëlle qui a tout porté", précise Sebastien. Le premier espace voit le jour avec une ambiance brute, presque new-yorkaise, où l’imperfection est pardonnée : "Si quelque chose ne marchait pas, on disait ‘pas grave’." De un à deux, puis trois immeubles en six ans, la croissance s’appuie sur les opportunités et les besoins des membres – pas des "clients", mais des "membres", insiste-t-il. Chaque nouveau contrat, chaque mètre carré ajouté devient un petit jalon, une preuve que le concept fonctionne et s’enracine.

Créer une communauté : l’âme du coworking

Ce qui distingue The Office, c’est son ADN humain. "Les gens arrivent le matin, prennent un café ensemble, partagent un moment", décrit Sebastian. Contrairement aux bureaux froids et impersonnels, ici, on favorise la connexion. Cette philosophie, héritée de Gaëlle, transforme les lieux en une maison pour entrepreneurs. Un milestone marquant ? "Quand les gens dans la rue reconnaissent l’étiquette The Office, ça fait plaisir." La croissance des membres – d’un indépendant à une équipe de 15 en cinq ans – reflète cette flexibilité et cette capacité à accompagner leurs évolutions, un vrai gage de succès.

Professionnaliser sans perdre l’essence

Rejoindre The Office après Regus, c’était passer d’un géant structuré à une start-up agile. Sebastian apporte sa discipline corporate : "Chez Regus, j’ai appris des process rigoureux." Mais au début, avec peu de moyens, pas de CRM ni de facturation automatisée, il faut improviser. Face à des membres de plus en plus exigeants – "tout doit fonctionner parfaitement aujourd’hui" –, il collabore avec l’équipe pour poser des systèmes, professionnaliser l’offre. "Dans un monde qui va vite, on a dû s’adapter sans perdre notre âme", explique-t-il. Un équilibre délicat mais essentiel pour passer d’une ambiance "industrielle" à un standing plus élevé.

Un virage audacieux : le restaurant vegan comme milestone

La pandémie de Covid force une réflexion brutale. Avec une baisse de fréquentation, le restaurant intégré pivote vers les livraisons – "comme tout le monde", plaisante Sebastian. Mais le vrai tournant vient après : The Office devient vegan du jour au lendemain, abandonnant viande, œufs et beurre. "On a perdu tous nos clients d’un coup", avoue-t-il. Un risque énorme, mais payant : une nouvelle clientèle, sensible à cette conscience écologique, adhère. "Ça plaît au Luxembourg, les gens veulent manger autrement." Aujourd’hui, 50 % du chiffre d’affaires du restaurant vient des livraisons, un héritage inattendu de Covid.

Une ambition visionnaire : le coworking médical

Le projet le plus ambitieux de Sebastian ? Un "business center médical" combinant coworking high-tech et prévention. Face au manque criant de médecins au Luxembourg, il imagine un hub privé : des médecins en rez-de-chaussée, un espace de formation avec des équipementiers, un lounge en penthouse, et même une crèche ouverte jusqu’à 23h pour les parents travaillant tard. "On veut attirer des talents étrangers, comme en Pologne ou Roumanie, et intégrer des technologies – IA, VR, chambres oxygénées – pour dépasser la médecine traditionnelle", détaille-t-il. Soutenu par des partenaires comme Maurice Lévy (fondateur de Vivendi), ce campus interconnecté vise à redonner à une société qui lui a tant offert.

L’entrepreneuriat : liberté, risque et solitude

Pour Sebastian, l’entrepreneuriat, c’est d’abord "beaucoup de liberté et de plaisir". On choisit ses horaires, même si "on travaille parfois trop". Mais il y a un revers : "C’est un endroit très seul." Comptables, avocats, fiscalistes restent dans leurs domaines, tandis que l’entrepreneur signe et assume tout. "C’est toi qui ne dors pas la nuit, mais aussi toi qui fêtes les succès", résume-t-il, citant Elon Musk : "C’est mâcher des bouts de verre quand personne d’autre ne le fera." Une solitude qu’il a ressentie face à des défis complexes, mais qu’il accepte comme partie du jeu.

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